A l’occasion de la fête nationale, le conseil Municipal a invité la population à visiter l’exploitation d’Emmanuel Bienvenu : aromates et vignes hybrides.
Des plantes aromatiques pas uniquement pour la cuisine et les tisanes…
« La sauge ananas donne ses inflorescences en octobre. Gélive, elle est utilisée en fin d’hiver. Son gout sucré ananas la fait apprécier dans les tisanes pour ses effets apaisants.» Suivent l’estragon la ciboulette, le thym oranger la sarriette et l’origan, (ce dernier cultivé en extérieur).
La récolte (1 tonne à 1 tonne 5) voit sa masse réduite de 5 à 6 fois en séchant. Les aromates ont leur place en cuisine ou en tisanes. Ce sont des plants locaux comme la verveine ou la citronnelle, coupés à 40 cm, qui ont donné une petite récolte fin octobre. Le paillage évite les mauvaises herbes. Taille et arrosage modéré limitent la perte de goût. Ces aromates sont sans pesticides, mais cuivre et soufre sont autorisés. Leur culture a précédé la vigne, pour identifier des espèces pouvant favoriser sa protection.
Des vins hybrides, résistants et vieillis en amphore. Emmanuel exploite des terres en Loir-et-Cher et des parcelles locales. Il désherbe de manière mécanique et choisit des cépages hybrides, moins forts mais assez résistants aux maladies cryptogamiques, suivant une démarche biodynamique (0,2 % de la production française).
« Cette technique initiée vers 1920 connait des échecs, mais mérite d’être testée ; l’agriculteur est le jardinier de la nature. Il doit anticiper et surveiller… Sur ces parcelles, je compte produire en 2020 du pinot noir et du chenin et espère atteindre la viabilité d’ici 5 ans ».
Il taille ses hybrides, pour éviter l’oïdium et le mildiou et produit une qualité de raisins identique aux méthodes habituelles.
« L’inscription au catalogue demande 20 ans. Nous sommes dans une aire libre, entre Saumur et Haut-Poitou, avec un cahier des charges simple…La robotique va certes se développer, mais je veux que ma production vienne de mes mains, soit 4000 litres sur 1,30 hectare ».
2018 a été un succès. Il souhaite développer le vieillissement en amphore de 350 litres, élaborée en argile locale, à côté des futs et des cuves. Ici, le fruit macère entier pendant dix mois, sous surveillance constante. Les visiteurs ont goûté le vin de Château Gaillard au cours du repas offert aux aînés par la municipalité.
Une autre serre produit des légumes en biocontrôle.
Puis viennent le romarin, la sauge médicinale et les Mauves de Mauritanie, qu’il sème tous les ans. Les aromates de cuisines cèdent le pas aux tisanes composées….
A la fin du siècle, il y avait encore des vignes réputées : lors de la visite du Président Sadi-Carnot, en septembre 1892, à Poitiers, au banquet de trois cent dix couverts qui eut lieu dans la salle des pas perdus du Palais de justice, il y avait au menu … du vin de Messemé.